Présence(s) photographie

Les photographies de "Walden" seront présentées sous forme de diaporama lors du Festival 2021 de Présence(s) photographie qui aura lieu du 5 au 20 juin à Montélimar.

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Nouvelle année

Meilleurs vœux de créations et de bonheurs à tous !

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Exposition des lotus sacrés "Troubles apparences"

Du 15 au 30 juin, dans le cadre d'une exposition organisée par le service culturel d’Éragny sur Oise, j'exposerai des photographies de lotus sacrés. 

Le vernissage a lieu le samedi 15 juin à 18 heures.

Adresse : Maison Bernardin de Saint-Pierre, 31 rue Bernardin de Saint-Pierre, Éragny sur Oise.

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Au fil de l'eau, au fil de l'art

Au cœur du village de Chevreuse, Hélium organise l’exposition "Au fil de l’eau, au fil de l’Art" avec 41 artistes (peintres, sculpteurs, photographes, graveurs, plasticiens...) qui investissent les murs, petits ponts et lavoirs ornant le cours de l'Yvette, depuis la ruelle du Mandar jusqu'au Séchoir à Peaux (500m de distance), avec des œuvres imprimées sur bâches (de 3m2 environ), des sculptures et des installations sur l'eau.
Cette exposition en extérieur restera installée jusqu'au 30 juin inclus.
Du 30 mai au 2 juin un programme de concerts, de lectures* est proposé au public . En complément, les artistes participants proposent, au Séchoir à peaux et au Prieuré Saint-Saturnin, deux expositions collectives présentant les originaux des œuvres présentées sur bâches en extérieur (entrée libre, 11h - 19h).

Je serai de la partie et exposerai une de mes "pensée-paysage", montage d'une peinture à l'encre de chine et d'une photo noir et blanc.
Renseignements :
www.helium-artistes.com
www.chevreuse.fr

pensée-paysage 21, 50 x 70 cm, impression jet d'encre sur Dibond
pensée-paysage 21, 50 x 70 cm, impression jet d'encre sur Dibond
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Quand l'art rencontre la science

"La beauté [puis-je rajouter la science ?] n'est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l'esprit qui la contemple" David Hume

Comment se fait-il que nous entrions en résonance avec des pigments de couleur collés à une toile ou à un panneau de bois, que nous appelons des tableaux, avec  des blocs de pierre taillée que nous appelons des sculptures, avec l'argile, le fer ou le bronze travaillés, même quand ce qu'ils présentent  n'a aucun rapport évident avec l'humain, le vivant ou même les formes naturelles qui nous entourent ?

 

Il ne s'agit pas simplement d'une réponse au mimétisme, comme celle d'un oiseau qui croit voir le regard d'un prédateur dans le dessin de grands yeux sur les ailes d'un papillon. Nous savons qu'un tableau et une sculpture sont des illusions. et c'est dans ces illusions, en toute connaissance de cause, que nous plongeons à la recherche d'une vérité plus profonde que la réalité. Cette vérité de l'art tient, pour une grande part, à l'existence d'une médiation, à l'existence d'une création par un être humain, d'un artiste.

extrait de Quand l'art rencontre la science, de Jean-Claude Ameisen et Yvan Brohard

encre de chine sur papier, 40 x 30 cm
encre de chine sur papier, 40 x 30 cm
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Les maisons

J'ai travaillé dernièrement sur le thème de la maison, toujours avec le principe du noir sur noir : noir de l'encre de chine, enrichi d'acrylique, et noir velouté mat de la gouache.

Deux petits travaux sur papier qui seront à vendre bientôt au profit de l'association SNL ...

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Walden, suite du projet

Suite cet été de la série Walden, inspirée par Thoreau. J'ai utilisé de la pellicule 3200 ASA avec mon Holga, ce qui donne beaucoup de grain, mais cet effet impressionniste n'est pas désagréable... A poursuivre ?

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Au fil de l'eau, au fil de l'art...

Le week-end de Pentecôte, je participe à une exposition promenade à Chevreuse, le long de l'Yvette, sur le thème de l'eau, avec l'association Hélium dont je fais partie.

Le vernissage est le samedi 19 mai, à partir de 19 heures.

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Un petit livre sur Kyoto

Il y a deux ans maintenant, Olivier Salmon et moi sommes allés  à Kyoto, au Japon. Nous avons visité un grand nombre de temples bouddhistes, dont certains zen, qui ont inspiré ma série noire.

 

De ce voyage est né un livre, Dans l’œil de la carpe, dans lequel  nous dialoguons à la fois par la photographie et par la poésie. Quelques extraits sont consultables sur Google book.

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"Walden" 2017, un nouveau projet photographique

Avec mon appareil photographique argentique, le Holga, j'ai commencé une série en hommage à Thoreau. A consulter sur le site...

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Nouvelle année.... faire le point !

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carnet de peinture 1


Il faut trouver une forme qui fasse sens.

Peindre le fond en bleu marine et les vagues en blanc par en-dessus ?

Réfléchir au cadre comme limite.

 

Fabienne Verdier, Polyphonies.

Au départ, la relation entre la peinture et ce travail sur les concepts m'avait laissée perplexe.

  • Choix de sonorités proches, renouveau de la rime : arborescence / allégorie. Deux premiers termes fondateurs car soutenant/exprimant le travail même de l'artiste.
  • Associer deux termes pourrait être une façon de faire signe vers l’Être, justement dans cet entre-deux, à la manière du koan zen / voir la dissolution des paires d'opposés dans les yoga sutra.
  • Ne pas travailler sur la contradiction entre les termes, mais dans une sorte d'association libre peut permettre ce décalage faisant jaillir l'épiphanie.

 

De plus en plus, réfléchir sur le titre comme création à part entière, qui peut, dans un deuxième temps, relancer/infléchir le choc esthétique.

Quel point commun y a-t-il entre l'émotion esthétique ressentie en voyant un Fabienne Verdier et un Hokusaï ?

 

A chaque fois que je prends mon pinceau, laisser advenir tous les possibles.

 

L'image se donne à la fois comme  présence et comme ouverture vers autre chose que ce qu'elle est (la re-présentation). C'est pourquoi quand je regarde un tableau abstrait, j'essaie forcément de lui donner un sens.

"Chaque tableau incarne une énergie particulière, où les pouvoirs du langage, l'énergie qui se dégage de leur mise en relation, sont le reflet d'une intention picturale, et la cause vitale d'une œuvre."  Polyphonies, p. 99.

"Je ne peins pas des formes mais des forces invisibles, le devenir des formes !" Fabienne Verdier, ibidem.

 

Les trente-six vues du mont Fuji d'Hokusaï à la BNF

Le site de Fabienne Verdier

Un film sur le projet des polyphonies

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Renouveau...

encre de chine et gouache sur papier, 32 x24 cm.
encre de chine et gouache sur papier, 32 x24 cm.

En attendant de pouvoir refondre entièrement ce site, qui a été complètement vidé de son contenu par la disparition du flash, je reprends ici le journal d'atelier.

En ce moment, noir sur du noir. Je travaille à partir d'encre de chine, que je tamponne. Je me laisse inspirer par la nature qui m'entoure, ici les lotus, l'un de mes sujets de prédilection...

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quelques simples dessins de roses.


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les avancées de l'été

Jardin d'Eden X, acrylique sur toile, 130 x 97 cm, travail en cours
Jardin d'Eden X, acrylique sur toile, 130 x 97 cm, travail en cours

Beaucoup passé de temps sur Jardin d'Eden X. Il me semble avoir atteint un palier, même si le bleu du lac ne me paraît pas encore juste. Je le laisse donc un peu de côté pour l'instant, et retravaille A côté des lotus II (ci-dessous). je vais commencer également une nouvelle toile, et pour cela je suis en train de faire des tris dans toutes les photographies que j'ai prises, pour trouver un nouveau sujet. Il est nécessaire pour moi de travailler sur plusieurs projets à la fois : changer de toile me "lave" le regard, me permet de prendre la distance nécessaire ; sinon, au bout d'un moment de travail, je n'y vois plus rien...

à côté des lotus II, acrylique sur toile, 100 x 100 cm, travail en cours
à côté des lotus II, acrylique sur toile, 100 x 100 cm, travail en cours
un détail
un détail

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journal d'atelier 39

travail en cours 100 x 100 cm
travail en cours 100 x 100 cm

Se laisser le temps de respirer, de tourner autour des autres tableaux en cours, et pour cela en commencer un nouveau... Et pourquoi une toile ne me prendrait-elle pas un an, ou même deux, à peindre ?


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patience

A gauche, la dernière version de chaque toile.

D'infimes variations... Jusqu'où me mèneront-elles ?


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faire le point...


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journal d'atelier 38

Obalk, dans une émission, essaie de démontrer qu'Hopper peignait mal. On en pense ce qu'on veut. Mais c'est vrai que, même s'il y a une véritable émotion à regarder certaines de ses toiles,  les visages restent des caricatures. On peut d'ailleurs penser que ça ne  gênait pas le peintre, parce que mettant en lumière sa misanthropie, ou  un profond désaveu de ses contemporains ...Et on comprend pourquoi aussi dans l'exposition du Grand Palais, le tableau qui contient ce Pierrot mélancolique est considéré comme une étape-clef de son œuvre.
Mais du coup, tout-à-l'heure, j'ai repris les têtes des enfants dans la toile, et j'ai ressenti l'espèce de désespoir habituel à l'acte de peindre, qui consiste, en tout cas pour moi, à ne jamais parvenir à ce que je veux, chaque coup de pinceau étant un échec renouvelé. Bizarrement, ce désespoir-là n'en est pas moins pour moi une des formes du bonheur...
détail Jardin d'Eden VIII, travail en cours
détail Jardin d'Eden VIII, travail en cours
Jardin D'Eden VIII, travail en cours
Jardin D'Eden VIII, travail en cours

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journal d'atelier 37

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm.
travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm.

J'ai fini Lotus sacrés P, au moins provisoirement. Je reprends le thème des intervalles, mais cette fois-ci, je travaille plus près du réel, sans aplats. Je pars comme d'habitude d'une photographie.


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journal d'atelier 36

travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm
travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm

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journal d'atelier 35

Etape du jour...

lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm
travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm

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journal d'atelier 34

détail de Lotus sacrés O
détail de Lotus sacrés O

J'utilise une nouvelle technique : je peins dans le frais, c'est-à-dire que je mélange directement sur la toile les couleurs, avant que cela sèche, ce qui permet de fondre un aplat dans l'autre. Cela me donne une impression intéressante, celle de pouvoir sculpter la matière... Pour l'instant, j'ai repris le lotus du premier plan, dont je n'étais pas satisfaite sur la petite toile carrée (détail ci-dessus). Cependant, le résultat me pose problème encore, car les couleurs me semblent trop blanchies. Je la laisse reposer -ou plutôt je laisse mon cerveau prendre du recul- et commence pendant ce temps une nouvelle toile avec ce même principe.

travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm
travail en cours, lotus sacrés P, acrylique sur toile, 120 x 60 cm

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journal d'atelier 33

lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm

L'étape du jour...


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journal d'atelier 32

lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
lotus sacrés o, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm

Que ma peinture a changé ! Il y a deux ou trois ans, je pouvais mettre un quart d'heure à faire une toile, même si la contrepartie en était que je jetais beaucoup, car le geste devait être juste du premier coup. J'ai déjà passé six à sept heures sur celle-ci, et elle est loin d'être achevée. Evidemment, ce n'est pas le temps qui me pose problème, mais de savoir si ce genre de représentation apporte quelque chose. Ce qui m'intéresse, c'est d'atteindre des couleurs vraies, si cela existe, contrairement par exemple à ce que je reprochais à Hockney. La couleur se situe exactement à la frontière entre mon intériorité et le monde, puisqu'en fait elle n'est que la résultante d'ondes lumineuses sur mon système visuel propre (hum, j'espère ne pas formuler ici trop d'approximations scientifiques...). Bref, une fois de plus je suis dans le doute. mais j'ai décidé d'aller au bout de cette aventure, même si elle se solde par une poubelle pleine à la fin !

 

des photos de lotus


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journal d'atelier 31

lotus sacrés, gouache sur toile, 65 x 65 cm
lotus sacrés, gouache sur toile, 65 x 65 cm

Mon amie peintre Valérie Courtault, que j'ai convertie au thème des lotus sacrés, fait des gouaches superbes. Par émulation, je décide d'employer le même médium, que j'utilise d'habitude sur papier, cette fois-ci en plus grand format, sur toile : les couleurs ont, je trouve, un velouté et une luminosité incomparables. Je fais quelques recherches sur internet, car j'ai tout de même un doute sur la souplesse du support. Je me lance ... et découvre lorsque je veux poursuivre ma toile que la peinture s'est craquelée...La matière et la technique se rappellent ainsi à moi : la peinture est aussi un artisanat, je le sais bien et je l'aime pour ça. Je ponce la toile et la repeins à l'acrylique. Si je veux faire des gouaches sur toile, il faudra que je maroufle du papier...

les craquelures
les craquelures

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Réflexion sur l'histoire de l'art

L'autre jour, je suis allée visiter avec une amie l'exposition Baselitz sculpteur au Musée d'art moderne de la ville de Paris. On y voit des sortes de grands totems très frustes, représentant des personnages, taillés avec des outils rudimentaires (scie, hache) la plupart du temps dans un seul bloc de bois, et souvent tachés de couleurs primaires. S'en dégage une violence certaine. Je me dis alors qu'elle est liée à l'histoire de l'artiste, né en 1938 en Allemagne : comment créer alors qu'on est l'enfant du nazisme  ? Voilà sans doute quel est le problème que Baselitz avait à affronter. J'en ai la confirmation un peu plus loin, quand nous tombons sur le groupe appelé Femmes de Dresde, qui fait référence à un massacre perpétré à la fin de la seconde guerre mondiale. Celui-ci me plaît davantage que le reste, d'abord sans doute parce que la peinture jaune, appliquée sur presque toute la surface, transforme moins les têtes en caricatures, ensuite parce qu'un espace se crée entre les figures, qui semblent sortir de terre à la façon des idoles de l'île de Pâques (c'est du moins comme cela que je les imagine).

Je me pose alors le problème suivant : une oeuvre fait-elle partie de l'histoire de l'art parce-qu'en tant que témoignage, elle s'inscrit dans l'Histoire, ou au contraire parce qu'elle s'en distingue par son universalité ? Je veux dire par là que lorsque je regarde les fresques de Fra Angelico dans le couvent San Marco à Florence, je suis saisie par leur beauté pure, et à ce moment-là, je n'ai nul besoin de savoir à quelle époque il appartient, même si ensuite je peux me délecter davantage encore, à partir du souvenir de cette expérience esthétique, dans la réflexion historique.

La suite de l'exposition montre des peintures, comme toujours monumentales et renversées, représentant des visages d'hommes faits à partir de gros points noirs. Je me pose alors une nouvelle question : est-ce que l'image qui m'est proposée aurait le moindre impact sur moi si elle était d'une autre taille, et à l'endroit ?

Enfin, dans la dernière salle se dressent des sculptures d'un seul tenant, encore plus énormes, et tout-à-coup j'ai la vision des arbres qu'il a fallu abattre pour obtenir ces pièces de bois, et j'en suis toute navrée... ce qui, j'en conviens parfaitement, est une remarque complètement hors de propos.


interview vidéo de Baselitz sur ses sculptures

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journal d'atelier 30

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

Je commence l'une des nouvelles toiles, en représentant l'eau. Je pense que cela manque de matière, et je vais donc rajouter une couche, même si cela risque de mal finir... J'aime cet effet doré, "citation" des icônes.

Je continue mon exploration du bouquet de tulipes, avec un nouveau stylo pinceau japonais. Je ne sais pas encore si cela apporte quelque chose à mon trait, et je compare avec un dessin de la séance précédente, où j'utilisais deux feutres encre de chine de différentes grosseurs.

Le premier dessin est fait avec les anciens stylos, le second avec le nouveau.


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journal d'atelier 29

Quelquefois un livre, une exposition me confortent dans ma recherche. Je me demande même si ce n'est pas souvent ce que nous voulons des autres : une sorte de confirmation de soi, ce qui semble au demeurant un peu solipsiste... Mais enfin, quand il s'agit de la tremblante flamme de la création, tout ce qui peut l'alimenter est sans doute non négligeable...

Aujourd'hui, c'est Conversations avec David Hockney, de Martin Gayford, qui m'éclaire sur moi-même. Ces entretiens sont agrémentés des derniers travaux du peintre, dont le thème de prédilection en ce moment est le paysage. Le dialogue porte en particulier sur la différence de représentation entre la photographie et la peinture, et le fait que la première n'est pas plus proche de la réalité que la seconde, contrairement au sens commun.

Que ce peintre ait choisi de faire voir des arbres, selon les saisons, après tout son parcours dans le pop-art, les milieux hollywoodiens me rassure. Le seul élément qui ne me convient pas dans ses oeuvres, même si elles sont très agréables à regarder, est sa façon de trahir les couleurs en les exagérant, les simplifiant. On trouve cette même distance chez Nils Udo, que j'avais tellement apprécié, au musée de la Poste, le printemps dernier, et qui m'a fait éprouver une véritable émotion esthétique - ce qui n'est pas aussi courant qu'on pourrait le penser.  Heureusement, d'ailleurs, qu'il y a chez ces artistes des éléments qui me chiffonnent : car autrement, pourquoi prendre mon pinceau ?

Me voilà donc en train de choisir les documents sur lesquels je vais travailler, et de tendre de nouvelles toiles. Outre que cela me fait faire des économies, ce travail artisanal me permet de préparer mes fonds comme je l'entends : ainsi, après avoir enduit le tissu de coton (moins rêche que le lin) d'acrylique, je pose deux couches de gesso. Je passe sur chacune d'entre elles du papier de verre, afin d'avoir la surface la moins rugueuse possible : c'est la leçon que j'ai tirée de ma dernière toile, où chaque coup de pinceau s'est révélé d'une râpeuse austérité...

 

le site de David Hockney

 

 


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journal d'atelier 28

travail en cours : série de tulipe
travail en cours : série de tulipe

Un gros manque dans ce journal d'atelier : trop accaparée par les autres obligations de la vie, et sans aucun doute bloquée par la dernière grande toile dont la figuration me pose problème. Je décide de laisser mijoter mon inconscient, et pendant ce temps j'achète un bouquet de tulipes, qui me sert de modèle : une sorte de "jardin d'Eden" portatif en somme...  Je compte le dessiner et le peindre jusqu'à sa destruction complète.

Trois dessins au stylo feutre pour l'instant, dont deux ci-dessous, et cette série  d'encres de chine.


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journal d'atelier 27

travail en cours, quatrième étape, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, quatrième étape, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

Les blancs du gazon ont disparu. Encore quelques détails à rajouter dans les personnages, et après ce tableau vivra sa vie... Pendant qu'il s'achève, je commence deux petites toiles. L'une a un fond doré, pour aller dans le sens de ce que Lucien Dujardin a très justement nommé le caractère "sacré/ profane" de cette thématique. Bien sûr, un oxymore, comme je les aime...

l'atelier, avec les deux petites toiles
l'atelier, avec les deux petites toiles

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journal d'atelier 26

Aujourd'hui, je travaille plutôt sur la photographie : il s'agit de trouver une manière de présenter la série en contrepoint des toiles. L'idée est de trouver un traitement qui donne une unité aux images, distincte de la peinture. J'explore deux pistes :  soit éclaircir les photos, pour accentuer leur caractère heureux, "édenique", soit les traiter en noir et blanc, de façon à abstraire. Pour l'instant je compte faire des montages, avec une sorte de prédelle en bas, par référence à la peinture religieuse. Tâtonnements, essais...rien n'est définitif, je n'ai pas assez de recul pour juger.


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journal d'atelier 25

Je n'ai jamais peint auparavant un tableau qui avance si lentement ! Tout, de plus, reste encore modifiable... Aujourd'hui, après avoir un peu travaillé les tons chair, je pose le vert du gazon, afin de mesurer l'impact des blancs, très importants pour moi dans cette image. Je frotte le pinceau sur la toile, de façon à éviter l'aplat mort, et à créer une sorte de densité proche de l'herbe.

Evidemment je me pose des questions sur cette figuration très "figurative", tout d'un coup, dans mon travail. Bon, je laisse faire, car de toutes façons je n'ai pas l'impression d'avoir trop le choix... J'ai envie de trouver une forme de hiératisme dans les silhouettes, un peu comme dans la représentation égyptienne.

travail en cours, troisième étape, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, troisième étape, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

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journal d'atelier 24

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

le travail d'hier...

 

 


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journal d'atelier 23

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

Début du tableau auquel je faisais allusion dans l'article précédent.

 

 


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journal d'atelier 22

jardin d'Eden VI c, acrylique sur toile, 80 x 80 cm
jardin d'Eden VI c, acrylique sur toile, 80 x 80 cm

Je pense que la toile carrée est terminée. Comme prévu, je suis allée faire d'autres photos sur mon motif,avec des humains. L'une d'entre elles me tente fort, pour un grand format, nécessaire à cause du nombre de détails. C'est un nouveau défi pour moi, car je ne me suis jamais vraiment colletée avec la figure, si ce n'est de façon plus ou moins abstraite.

le document photo
le document photo

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journal d'atelier 21

Je crée des variations à partir d'un même document de travail. J'aime la série, car elle me permet d'approfondir une composition, d'aller rechercher en moi le sens, d'éviter de me laisser séduire par les jeux des formes... D'abord, deux peintures sur papier, ensuite une toile format 80 x 80 cm, encore en chantier, et dont je montre ici les trois premières étapes. La première interprétation sur papier m'a donné envie de créer plus de texture, la seconde moins de contraste dans la couleur.

ci-dessus, le document de travail, et les papiers 30 x 30 cm, dans l'ordre de la création.



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journal d'atelier 20

Les trois peintures sur papier auxquelles je faisais référence le 11 septembre sont parties à la poubelle : le geste n'était pas là, manque de concentration sans doute. Je reviens au format carré que j'affectionne particulièrement en ce moment.  Il va falloir que je retourne prendre des photos, car j'ai besoin qu'apparaissent des personnages dans ce jardin d'Eden. Et puis je voudrais faire ressentir l'automne.

jardin d'Eden V, acrylique et gouache  sur papier, 30 x 30 cm
jardin d'Eden V, acrylique et gouache sur papier, 30 x 30 cm

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à méditer

"Il reste qu'au moment de créer un travail artistique, un sentiment de confiance total règne. le message se résume à apprécier la nature des choses telles qu'elles sont et à l'exprimer, sans le combat des pensées et des peurs. On laisse tomber l'agression envers soi-même, soit l'obligation de s'efforcer pour impressionner l'autre, et l'agression à l'égard d'autrui, soit l'intention de le faire marcher."

Chögyam Trungpa, Dharma et créativité.

 

 


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journal d'atelier 19

jardin d'Eden IV, acrylique sur toile, 130 x 89 cm.
jardin d'Eden IV, acrylique sur toile, 130 x 89 cm.

 

Toile du 4 septembre terminée. Ci-dessous, deux détails.


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échange artistique

Lucien Dujardin m'a fait le plaisir de m'envoyer deux gravures réalisées en écho à la photographie d'Alizé. Cela illustre la façon dont nous nous inspirons et nourrissons les uns les autres, et permet de prendre des distances avec la notion d'auteur, créateur unique de son oeuvre. Je suis très friande de ces échanges d'idées, et nous avons déjà réfléchi ensemble, Lucien et moi, au processus créatif que cela implique et .

 

un autre exemple de gravure sur le même sujet

 

 

le "modèle"
le "modèle"

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journal d'atelier 18

Jardin D'Eden III, diptyque, acrylique sur toile, 154 x 100 cm
Jardin D'Eden III, diptyque, acrylique sur toile, 154 x 100 cm

Je termine enfin ce fameux diptyque, en changeant le rose du tee-shirt.

La grande toile est pratiquement terminée, mais me pose plus de problèmes. Je vais la laisser mûrir un peu. Je commence, en attendant, trois peintures sur papier, plus modeste de format, pour varier les plaisirs.

L'envie est revenue de poursuivre le thème à même la peau. J'ai pris quelques photos qui me semblent de bons points de départ. Je voudrais faire des toiles très détaillées, très figuratives (?) dans le même esprit que celles du jardin d'Eden.


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journal d'atelier 17

J'ai enfin fini les livres pour Armand Dupuy ! Il ne me reste plus qu'à les lui envoyer. Ci-dessus les photos d'un exemplaire : dans l'ordre, la couverture, les deux pages intérieures, et le dos.

Je poursuis la grande toile.

 

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm, deux détails.


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journal d'atelier 16

travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
travail en cours, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

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journal d'atelier 15

Jardin d'Eden IIIa, acrylique sur toile, 100 x 81 cm
Jardin d'Eden IIIa, acrylique sur toile, 100 x 81 cm

Le premier pan du diptyque envisagé. Il me reste à changer le rose du tee-shirt sur le deuxième pan...


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journal d'atelier 14

jardin d'Eden 1,  Alizé
jardin d'Eden 1, Alizé

Voilà le premier résultat, "brut de décoffrage" , sans aucun réglage ni recadrage, de ma sortie photo au parc de l'autre jour avec mon Holga. Je ne sais pas encore comment je vais procéder ensuite : recadrer ? faire un montage avec une autre photo ? Simplement rajouter quelque chose autour ? Enlever du contraste, et rajouter de la lumière ? Il va falloir opérer tous ces choix. Mais tout de même, je suis assez satisfaite de ce "premier jet", l'idée continue à me plaire...


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mes phares 1: Kirkeby

" On commence par une "impression". Une histoire, une vision, ce que l'on vient de voir, un souvenir. Quelque chose qui vient du dehors et de derrière soi. On y donne un "sens" parce que la structuration a sûrement déjà commencé dès qu'on a donné sa place à ce surplus de couleur. Le commencement est toujours sa propre mort. Peut-être contient-il toujours le noyau de quelque chose - mais jamais ce que l'on considère soi-même comme noyau - de cette chose qu'il faut reconquérir.[...] Il faut donc perdre quelque chose que l'on ne connaît pas et partir en guerre sans raison." Per Kirkeby in Excursions and expeditions


Je refeuillette en ce moment avec le plus grand intérêt les différents catalogues de ce peintre que je possède. Evidemment, sa façon de représenter le végétal, en dépassant tout en l'accueillant, le néo-expressionisme est très féconde pour moi en ce moment.  J'aime ses structures somme toute simples, ses couleurs assombries, ses clairs-obscurs de sous-bois...Et puis, j'éprouve quelque chose quand je regarde ses toiles. Oui, indéniablement l'un de mes phares...

 

un article en anglais à l'occasion d'une exposition à la Tate modern

 

Sur trottoir bleu, à voir,  Jardin d'Eden II


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l'atelier "hors les murs"...

Je décide de tenter pour le motif "Jardin d'Eden" une nouvelle série de photographies, prises avec mon Holga, en faisant des superpositions. Pour cela je me rends dans un jardin public, et demande aux gens la permission de les photographier, leur fais signer une autorisation du droit à l'image... L'inverse complet du travail en atelier, qui se fait dans la solitude. Là, il faut aborder des inconnus, leur expliquer rapidement le projet, les faire poser, si possible ensuite avoir quelque chose à montrer ! Je dois avouer que c'est un gros challenge... Sur les huit personnes abordées, deux seulement ont refusé.  Il faudra voir, après avoir fait développer la pellicule, comment et si je poursuivrai.

"Dans les murs", j'avance le diptyque : je pense qu'une des toiles est terminée, et j'achève les pages intérieures d'un nouveau livre pour Armand Dupuy.

les deux pages intérieures d'un nouvel exemplaire
les deux pages intérieures d'un nouvel exemplaire

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journal d'atelier 13

Trois détails des toiles en cours...


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journal d'atelier 12

première intervention sur la toile.

résultat : un pan du diptyque projeté
résultat : un pan du diptyque projeté

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le dessin

 La ligne n'existe  pas dans le réel, c'est une création de notre esprit, un concept abstrait. Dans ma perception, il n'y a que des frontières entre des surfaces. C'est pourquoi pendant longtemps, le dessin a été mon ennemi, parce qu'il représentait plus la figuration que j'avais du réel que celui-ci même. Une sorte d'image d'image, dans laquelle l'idée prenait le pas sur le ressenti.

 

Pourtant, j'ai appris qu'on pouvait se mettre en face d'un lotus, s'immerger dans celui-ci, et laisser aller son feutre sur le papier avec le moins d'intervention possible de l'esprit. Un bon exercice, en somme.

 

Peut-être que c'est ça, acquérir de la sagesse, savoir que tout ce à quoi l'on croyait dur comme fer hier, qui fondait presque sa propre existence, on le négligera demain. En tout cas, cette remise en cause perpétuelle est au fondement de ma pratique plasticienne... jusqu'à ce que je modifie aussi ce fondement...

 

 

Lotus sacrés, carnet de dessin, 20 x 20cm, feutres encre de chine
Lotus sacrés, carnet de dessin, 20 x 20cm, feutres encre de chine

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journal d'atelier 11

table de travail avec le livre
table de travail avec le livre

Suite du projet "l'air s'ouvre à peine", avec Armand Dupuy. Je suis davantage satisfaite de cette page intérieure, avec les petits points dansant...

Je tends deux toiles, 40 figure et paysage, que je sélectionne parmi celles qui sont dans l'atelier, malgré le fait que j'aurais préféré des formats plus étroits (plutôt des marines). Je me refuse à acheter de nouveaux châssis, car où les mettre ? Je compte faire un diptyque, sur le thème du jardin d'Eden, qui semble pour l'instant se montrer fructueux... Je prends un peu le contrepied des premières images, puisqu'il y a sur les documents de travail choisis de grandes plages de couleurs presque unies. Cela me fait penser à mon amour pour la peintre Hellen Frankenthaler, que je trouve d'ailleurs méconnue en France.

Sur Trottoir bleu, je publie la photo des deux premiers carrés.


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journal d'atelier 10

Jardin d'Eden II, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
Jardin d'Eden II, travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm

Pourquoi commencer une nouvelle toile ? Pour moi, c'est l'insatisfaction, l'impression que la prochaine sera la bonne, celle qui montrera enfin tout...Un leurre, évidemment.

Là, je veux rendre les couleurs moins abstraites : en effet, pour les deux premiers carrés, j'ai travaillé à partir d'un document photo noir et blanc, et je n'ai pas cherché à retrouver la gamme colorée naturelle. Autre chose : je m'intéresse à l'intervalle entre les choses, qui me semble toujours avoir un sens, et j'avais envie de me confronter à l'herbe.

document photo des toiles précédentes, scotché sur le chevalet
document photo des toiles précédentes, scotché sur le chevalet

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journal d'atelier 9

travail en cours, livre, acrylique et gouache sur papier
travail en cours, livre, acrylique et gouache sur papier

Début d'un travail de collaboration pour un livre d'artiste avec Armand Dupuy. Je dispose d'un titre, "l'air s'ouvre à peine". je décide de faire fi des compositions modernes, et de rendre un hommage aux enlumineurs que j'avais tellement appréciés au Grand Palais cet hiver. D'où l'utilisation du bleu outremer - à défaut de lapis-lazuli...-et du doré. je ne suis pour l'instant pas totalement satisfaite du résultat : il faut que je rajoute quelque chose, mais quoi ?

En parallèle, je continue une seconde toile carrée, sur le même motif que la précédente.


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journal d'atelier 8

jardin d'Eden I, acrylique sur toile, 65 x 65 cm
jardin d'Eden I, acrylique sur toile, 65 x 65 cm

Fini ?


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sur la notion de sujet

" Il n'y a pas de sujet du tableau, il n'y a que des motifs ; la forme picturale qui est la mienne se nourrit de cet entremêlement de différents états, à partir d'un monde commun qui se fragmente et apparaît comme la "synthèse disjonctive" d'une multiplicité de réalités." Marc Desgrandchamps in Un état des choses.

Le sujet est un terme tellement polysémique en français qu'il en devient terriblement ambigu. J'écrivais il y a peu ici que j'étais à la recherche d'un nouveau sujet pour mon travail, et en réalité, cela me gênait,  prêtait à confusion : je sais parfaitement en vue de quoi je peins ou je photographie, quel est mon véritable sujet, mais il faut que ce désir s'incarne, c'est-à-dire trouve ses limitations, en devenant  singulier, et  si possible renouvelable. Quand j'ai lu cet extrait de Desgrandchamps, tout est devenu clair : ce que je recherchais, c'était mon motif.


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journal d'atelier 7

travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm.
travail en cours, acrylique sur toile, 65 x 65 cm.

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journal d'atelier 6

Non, ça n'est pas ça. Je ne juge pas la toile d'hier, je vais la laisser reposer, mais je ne peux plus peindre sur ce sujet, à même la peau. Il faut que j'en trouve un autre. Je fouille dans mes archives, et m'arrête sur une photo argentique d'arbres, qui fait partie de la série parcours. L'enchevêtrement des branches m'intéresse : il y a longtemps que je réfléchis sur les intervalles entre les choses et leur plasticité naturelle. Plus de traits aussi, plus de dessin... Je décide d'aller faire des photos sur ce thème au parc Montsouris, et je commence une des petites toiles carrées.

une photo prise au parc Montsouris cet après-midi
une photo prise au parc Montsouris cet après-midi

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journal d'atelier 5


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journal d'atelier 4

à même la peau, work in progress, acrylique sur toile, 130 x 89 cm
à même la peau, work in progress, acrylique sur toile, 130 x 89 cm

Je me lance dans la toile projetée mardi. Evidemment, je ne respecte pas exactement mon projet...Pour l'instant, je suis satisfaite du résultat, et c'est là tout le problème. Il va falloir poursuivre, détruire ce bel et simple équilibre,  prendre le risque de rater la suite, et pour cela,  se trouver dans un état de parfaite innocence, où l'on remet tout en jeu sans arrière-pensée, avec largesse, sans rechigner au prix de la toile, à la peinture, au fait qu'on ne pourra jamais recommencer exactement ce même début...Puis-je en rester là ? Non, car ce que j'ai à dire n'est pas encore présent. Mais l'idée qu'il me vient est d'essayer cette belle simplicité sur une autre toile...Je prends vite mon carnet.

Je tends trois des quatre toiles carrés 65 x 65 cm, dont j'ai fait mention hier.


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journal d'atelier 3

A même la peau U pigment et gouache sur papier 40 x 40 cm
A même la peau U pigment et gouache sur papier 40 x 40 cm

Là, je mets de la gouache sur l'un des papiers d'hier. Pas convaincue par le résultat : trop ou pas assez figuratif ? La jupe ne va pas, pourtant, j'aime bien les lettres qui se promènent à l'envers sur l'image. Bon, à laisser mijoter sur le chevalet un moment avant de décider si ce sera la poubelle ou pas...

Décidément, ces petits carrés de papier m'enferment dans quelque chose que je ne veux plus faire... Il faut que je me lance sur la toile, en préparant les quatre châssis que j'avais achetés, et que j'inaugure de nouvelles techniques. Je pense aux peintures de Desgrandchamps (je viens d'aller voir son exposition ) et à ses jus : peut-être une piste à explorer ?

Je passe deux couches de gesso sur la grande toile préparée. Elle sera prête demain.

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journal d'atelier 2

les trois tentatives avec la photo document au milieu
les trois tentatives avec la photo document au milieu

 

Finalement, je choisis comme sujet à même la peau, mais je prends comme photo-document un autoportrait où l'environnement est visible :  ici, la porte d'un bus avec ses reflets.  Peut-être une nouvelle piste à développer ? Il va falloir que j'essaie de creuser ça...

Je me décide pour un format carré -j'aime bien en ce moment, c'est pourquoi je mets du ruban de masquage sur l'image, afin de délimiter ce qui va faire l'objet de ma peinture. Une grande partie de celle-ci contient différents niveaux de gris, donc je décide d'utiliser mon graphite en pigment, qui donne une belle sensation argentée.

Pour l'instant, je suis enfermée dans mes ornières habituelles : rien de nouveau dans tout ça...

En fouillant dans mes photos pour trouver le document dont je me sers, je m'arrête sur une autre image. Elle fera l'objet d'une toile, une grande (130 x 89 cm), que je tends et je prépare ce soir. Je réfléchis sur mon carnet de peinture, où j'organise mon travail par avance. Les numéros indiquent l'ordre des actions à accomplir : d'où les ratures...

 

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journal d'atelier 1

 

Aujourd'hui, opération nettoyage et rangement. Envie de repartir sur de nouvelles bases, de profiter de ce mois pour me lancer dans de nouveaux champs exploratoires... Lesquels ? Sur le chevalet, le dernier tableau en cours, sur le thème des lotus sacrés.

En attendant, je procède à mon jeu favori : le détoilage. Et je redécouvre une toile réalisée l'année dernière : un buste. Au moment de la jeter à la poubelle, j'ai une réticence : il y a ici un traitement différent qu'il peut être intéressant de réexploiter. Cependant, je n'accepte pas (position éthique ? je ne saurais dire...) son côté "all over", qui   me semble peu porteur de sens : ai-je raison ou  tort ?

 

buste,  acrylique sur toile,  116 x 81
buste, acrylique sur toile, 116 x 81
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le sujet en photographie

Le plus difficile en photographie est de laisser errer le regard d'abord, sans se focaliser sur quelque chose de  particulier. A posteriori, un sujet doit pouvoir se dégager de cette innocence première. La concentration pourra alors se faire sur lui, comme dans ma série des lotus, ou des poubelles. C'est une façon de faire bouger les concepts, de rentrer autant que possible dans la véritable figuration, celle qui dépasse les idées pour faire signe vers le réel.

Voir quelque chose de nouveau est très rare.

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Odilon Redon

Quelques bonnes émotions à cette exposition du Grand Palais, des découvertes : par exemple ces séries de lithographies, que Redon appelle des « noirs », et qui font référence à Rembrandt, à Goya. La lumière y est souvent tranchée, le noir, évidemment très présent,  créant une atmosphère surréelle, que j’ai particulièrement appréciée dans les recueils consacrés à la Tentation de saint Antoine de Flaubert. On est loin de la joliesse plaisante des pastels couleurs du Musée d’Orsay que je connais et aime depuis mon adolescence…Les dessins sont étonnants par le mélange de traits finement ciselés et de matières cotonneuses, sans contours définis. Une contradiction apparente qui saisit l’œil. Tout le premier étage réserve de bonnes surprises.

En revanche, le rez-de-chaussée m’a un peu déçue. D’abord, une salle pleine de bouquets pour moi sans beaucoup d’intérêt, mais qui devaient plaire à la bourgeoise…Quelques tableaux à l’huile un peu lourds, un portrait, un paysage…D’autres esquisses qu’on aurait mieux fait de garder dans des placards – cette manie de conserver soigneusement tous les rogatons des artistes, sans utiliser son sens critique ! En revanche, les panneaux décoratifs m’ont plu, par leur liberté, par la qualité des recherches de couleurs, et puis par les rapprochements qu’on peut établir avec les Nabis. Et restent dans ma mémoire deux superbes hommages à Gauguin… Je n’aurais jamais fait le rapport entre les deux peintres, mais si pourtant… Intéressant de tisser toutes ces filiations entre artistes, alors que je considérais auparavant Redon comme un ovni : le style de chacun se définit par affinités et différenciation d’avec ses pairs…Je me demande ce qui va devenir Redon dans ma peinture…

Présentation de Redon avec des reproductions

une vidéo sur l'exposition

Le site des RMN avec des commentaires sur certaines oeuvres, et une vidéo sur la lithographie

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inspirations

Après l’exposition France 1500. Je reste en admiration devant les enluminures, la fraicheur de leurs couleurs, la finesse des traits, le bleu –sans doute à base de lapis-lazuli…Me donne le désir de poursuivre mon travail à la gouache, en allant peut-être plus loin dans le détail. Bizarrement –ou peut-être bien naturellement- j’établis tout de suite un parallèle entre ces représentations religieuses et ma série des lotus sacrés. Envie de faire une sorte de livre d’heures à ce sujet.

Je ne connais pas bien ces peintres enlumineurs, sans doute des moines, sauf, évidemment, les frères de Limbourg: j’ai retenu les noms de Jean Bourdichon, Jean Hey, appelé aussi le maître de Moulins (visiblement son identification pose problème).

Période charnière que cette date, 1500, avec l’apparition de l’imprimerie : et pour moi, c’est évident, il y a perte, les livres semblent plus pauvres dès qu’ils ne sont plus manuscrits…

C’est comme cela que j’aime les expositions : quand elles produisent chez moi ce désir de créer plus loin …


la base d'enluminures de la bnf

une vidéo sur la technique de l'enluminure

lotus sacrés

un de mes lotus sacrés, pigment et gouache sur papier, 56 x 42 cm.

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Photographie et « instant décisif »

« L’appareil photographique est pour moi un carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois […]

Photographier : c’est dans un même instant et en une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse de formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait.

C’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. C’est une façon de vivre » HCB

 

Pour Henri Cartier-Bresson, chantre d’une certaine photographie humaniste française, il s’agit, afin de faire un cliché qui ait du sens, d’appuyer sur le déclencheur au bon moment, celui, décisif et fugace, où tous les éléments de la composition sont en place. Cette définition a beaucoup de mérites selon moi : d’abord elle relie deux notions pouvant sembler au départ contradictoires : le temps et l’image, espace à deux dimensions. Quand on appuie sur le déclencheur, l’obturateur s’ouvre pendant un temps donné (1/1000ème de seconde par exemple) et permet à la lumière d’impressionner la pellicule ou de faire réagir le capteur. L’image n’est pas à proprement parler instantanée, mais la plupart du temps sa vitesse excède les capacités des sens humains. La photographie obtenue est donc obligatoirement une abstraction, puisqu’elle capture quelque chose que l’œil ne pourrait percevoir. C’est pourquoi les querelles sur les retouches et la vérité du document photographique me semblent particulièrement oiseuses. Voilà pourquoi aussi nous nous trouvons souvent peu ressemblants lorsque nous sommes pris en photo : quand je fais des portraits, j’ai, pour cette raison, choisi de faire poser mes modèles, afin de réinstaller un temps humain.

 Mais c’est là que je prends mes distances avec Cartier-Bresson : en effet, pour lui, il s’agit, concentré sur ce qu’il advient, de déclencher au bon moment, au seul instant où tous les paramètres sont en place pour créer une belle image, ceux-ci incluant  très souvent la présence d’êtres humains en action. Pour moi, tout instant a en soi sa propre beauté, son caractère décisif,  mais nous ne sommes pas forcément à même de le saisir. Ce n’est pas le sujet à photographier qui ne serait présent que dans une fraction de seconde, c’est le photographe qui n’arrive que rarement à être en phase avec le réel. Comme l’écrit si bien Barthes, dans la Chambre claire, la photographie est proche du haïku, elle peut nous faire saisir la saveur du réel, si seulement comme les moines bouddhistes Zen, nous travaillons à être présents à chaque instant.

fenêtre

en illustration, un rayon de lumière sur une fenêtre.

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Basquiat et moi

Je suis déçue.

Pourtant, depuis longtemps, chaque fois que j’entrevois un des tableaux de Basquiat dans une exposition, je suis fascinée par sa force expressive, qui m’attire immanquablement. J’y trouve quelque chose de viril, comme dans les improvisations de Steve Coleman au saxo, et, hum, étant une femme, ça me plaît. J’étais donc assez enthousiaste à l’idée de cette grande rétrospective au musée d’art moderne de la ville de Paris.

Mais devant les tableaux, rien, ou presque : pas d’émotion esthétique, pas de choc. Ou plutôt, le sentiment que la force de chacune des peintures accrochées était combattue, sinon niée par sa voisine. Impression d’étrangeté aussi de voir toutes ces familles, tous ces bambins, encouragés par papa-maman à reproduire gentiment les totems violents et cruels placés devant eux. Je ne suis pas encore tout-à-fait accoutumée à cette façon de transformer l’art en parc d’attraction…Difficile dans ce cas-là de communier avec la toile, quand il faut à la fois lutter pour rester devant, et pour éloigner son œil de la violence colorée voisine.

Tout de même, j’ai essayé de regarder attentivement, et deux ou trois éléments ont retenu mon attention. D’abord, j’ai remarqué que Basquiat compose à partir de carrés ou de rectangles, et que ça lui permet de régler le problème des figures qui pourraient sembler flotter sur ses fonds la plupart du temps en aplat. Ensuite, j’ai apprécié, sur certaines toiles le jeu très fin du dessin à l’aide de pastels gras (par exemple, sur la Hara, de 1981). Quelquefois, ce dessin fait des grilles colorées, qui introduisent des subtilités dans la couleur (Dime a dozen, 1983).

J’ai cherché ensuite à voir ce qui me gênait dans les toiles elles-mêmes : d’abord elles ont un caractère discursif, que je trouve pour ma part anti-pictural. Cela est dû aux nombreux mots présents sur les toiles, non pas seulement là pour la beauté de leur forme (ce n’est pas de la calligraphie) mais pour raconter une histoire. Ces toiles ont un message à faire passer, sur la condition des noirs, souvent : elles ont un côté politique. Cela va contre l’instantanéité de lecture d’une image. Heureusement, Basquiat a une telle facilité de composition qu’il arrive à créer un tout autonome qui se tient malgré ça, peut-être cependant comme sur une très bonne affiche…Ensuite - mais sans doute là suis-je trop attachée à ce que j’ai appris - il peint « par en-dessus », c’est-à-dire que beaucoup de ses toiles sont obtenues par recouvrement, et l’on peut considérer, quand on est peintre, que c’est une facilité…Il dit lui-même dans une interview cultiver le repentir comme un art, et c’est sûr que cela va bien à l’esthétique du trash…

Les toiles peintes en collaboration avec Andy Warhol ne m’ont pas paru très intéressantes, parce que, pour  moi, ils ne sont pas arrivés à dépasser le caractère duel pour faire un œuvre vraiment commune : la mayonnaise ne prend pas, l’un détruit l’autre, c’est à peu près tout.

Quand je vais à une exposition, j’ai une double posture : celle de l’amateur d’art, qui voudrait éprouver des émotions esthétiques, et celle du peintre, qui vient apprécier des techniques, des savoir-faire, le métier… L’émotion, il n’y en a pas eu beaucoup cette fois-ci : dans quelle mesure mes états d’âme personnels m’auront-ils rendu aveugle ce jour-là ? Peut-être pourrez-vous me le dire, si vous allez voir cette exposition. Je me promets de toute façon d’y retourner...

 

une analyse de deux toiles en vidéo sur Télérama

l'article de fond sur Télérama

deux articles sur Bleu de Cobalt, avec des images : et

télécharger gratuitement et légalement de la musique de Steve Coleman

en illustration, une porte de New-york, en hommage à l'époque où Basquiat signait ses tags SAMO


porte New-York
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des pinceaux

L’autre jour, je regardais l’une de mes peintures et me désolais de trouver les traits trop mous, pas assez affirmés. Le premier remède semblait simple : se débarrasser rapidement du travail incriminé, ce que j’adore faire, et que j’ai fait aussitôt… Cependant restait à régler le problème technique que j’avais rencontré : comment faire en sorte que mon trait soit plus ferme ? Dans ces cas-là, en outre, des tas de questions s’immiscent dans mon esprit : suis-je vraiment capable de peindre ? N’est-ce pas la preuve que je n’y arriverais jamais ? etc. Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres artistes, mais ce qui nourrit le plus mon art est peut-être ce doute qui me ronge cycliquement…

Et puis, un autre jour, la solution évidente m’est apparue : je n’avais simplement pas utilisé le bon pinceau : en prenant un pinceau plat aux poils assez rigides, cela devenait simple de vouloir son trait du début à la fin d’une toile assez grande. Un des moyens de sortir d’une impasse en peinture pour moi est de changer quelque chose à ma routine. Ici je m’obstinais à utiliser un pinceau chinois, auquel j’étais habituée, et j’avais perdu de vue qu’il n’était pas adapté à ce que je voulais faire. Je pense que nous avons tous de ces outils fétiches, qui ont jour ont fait corps avec nous, ont comme transvasé sur le papier ou la toile l’impression qui habitait notre esprit, et qui finissent par nous empêcher de progresser.

Il faut donc avoir un grand nombre de pinceaux à disposition chez soi : des chers, avec des poils rares, des petits, des grands, des pinceaux de peintres en bâtiment, des précieux pour la calligraphie, des vieux et usés, etc. En effet la peinture reste aussi un artisanat, un faire, et à chacun d’eux il s’agit d’adapter son geste. Fabienne Verdier, dans son livre autobiographique, raconte que son apprentissage de la peinture a commencé par des traits indéfiniment répétés : car le corps intervient dans l’acte de peindre, et il s’agit aussi de maîtriser celui-ci lorsque l’on crée. Les muscles du bras doivent répondre avec finesse, exactement, aux demandes de l’esprit. C’est un acte total.

pinceaux

(Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo raphaelec)

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petites réflexions sur la part de l'autre dans le processus créatif 2

 

Suite de l’échange avec Lucien Dujardin à propos de la façon dont nous menons notre recherche artistique.

Voilà mes réponses aux mêmes questions sur l’image qui l’a inspiré

 

 Lucien Dujardin : Qu'est-ce qui te pousse à travailler à partir de cette image ?

 

Raphaële Colombi : Je me pose ici la question a posteriori de savoir pourquoi j’ai choisi de publier sur le blog Lotus sacrés 35. D’abord, cette photographie s’inscrit dans une série, un travail de longue haleine, qui a commencé il y a plus d’un an. Chaque nouvelle image est dans ce sens-là à la fois en continuité et en rupture par rapport à la précédente. Le sujet des lotus, surtout l’été, par son graphisme, sa grâce florale, est « piégeux » car il pourrait facilement glisser vers le seulement décoratif. J’ai essayé, dans les publications précédentes, de ne pas me laisser aller à cette facilité, mais portée par le mouvement dialectique propre à la notion de série, je me suis dit qu’il fallait tout de même montrer une fleur, puisque mon propos est d’arriver à cerner la totalité du lotus (projet de toute évidence irréalisable, et en cela bizarrement moteur pour moi…). J’ai donc choisi cette image, qui me semblait ne pas être trop triviale.

Mais par ta lecture, j’ai pris la mesure de la part inconsciente de ce choix : il est évident pour moi maintenant que c’est aussi une image du sexe féminin, comme souvent d’ailleurs les fleurs chez moi (voir la série ef/fleur/es ).

 

LD : Comment se déclenche ensuite le processus créatif ?

 

RC : Le processus créatif est plutôt antérieur ici. Je vais régulièrement photographier ces lotus, en essayant de couvrir toutes les saisons, ce qui est une façon d’intégrer la durée dans une technique, la photographie qui est l’inverse, puisque le déclenchement se produit dans un instant si bref qu’il n’est pas d’habitude perceptible. Je recherche ces associations de contraires - ces oxymores - parce qu’il me semble qu’elles font naître, par un choc salutaire, une autre forme de perception délivrée du carcan des concepts (du moins c’est ce que j’espère…).D’autre part, ces après-midi passées à prendre des photographies relèvent pour moi d’un processus de méditation, qui n’a pas d’autre fin que lui-même.

Lorsque je choisis la photographie pour cette série, mon travail de « post-production » se réduit au minimum : je me contente de régler la lumière et le contraste, si besoin est, plus rarement de recadrer. J’ai décidé de ne pas utiliser le principe du montage, qui est pourtant l’une de mes marques de fabriques, parce que je l’aurais trouvé ici affecté, et qu’il m’aurait poussé vers une expression graphique.

 

LD : A partir de quel moment te déclares-tu satisfaite de ce que tu as fait ?

 

RC : Eh bien, jamais, à vrai dire ! Sinon, je m’arrêterai ! La satisfaction intervient au moment du faire, quand il n’y a plus de projection, mais que je suis juste dans le geste de cadrer, d’appuyer sur le déclencheur, de régler la profondeur de champ, de faire un avec les lotus…Ces moments-là me nourrissent profondément, et j’en ai un besoin vital. Ensuite vient le moment du regard critique, qui fait renaître le désir d’aller rechercher d’autres images, d’aller plus loin, de faire mieux, parce qu’il y a toujours un hiatus entre ce qu’on a vécu et ce qu’il en reste. J’espère toutefois que ce reste-là donne envie aux autres d’avoir le même regard que moi, qu’il demeure un indice…La tragédie est pour moi la figure de l’acte créatif : celui-ci est voué à l’échec, à la mort, mais c’est ce ratage qui peut guider les autres.

 

LD : Pourquoi as-tu choisi ces différentes techniques et que t'apportent-elles ?

 

RC : J’ai déjà abordé le problème de la technique plus haut. Je n’ai pas comme toi, abordé des techniques de gravures variées pour essayer de rendre ton ressenti de mon image


illustrations à la fin de l'article précédent

voir d'autres gravures de Lucien Dujardin

voir la série Lotus sacrés

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petites réflexions sur la part de l'autre dans le processus créatif

Contrairement à l’idée reçue, je pense que la création n’est pas forcément un acte solitaire. J’espère l’avoir montré avec Emmanuelle Vial, sur notre blog Trottoir bleu. Au détour des rencontres, d’autres partages se sont présentés, pour mon plus grand plaisir. Ainsi, avec Lucien Dujardin : ce jour-là il a décidé de se lancer dans une série de gravures à partir d’une de mes photographies, Lotus sacré 35 (ci-dessous). A cette occasion, nous avons entamé un dialogue sur l’acte créatif.

Raphaële Colombi : Qu'est-ce qui te pousse à travailler à partir de cette image ?


Lucien Dujardin : Cette image que tu proposes, Lotus sacrés 35, est pour moi une image archétype, une image qui ébranle des sensations très primitives, de ces images qui réveillent nos angoisses existentielles liées au manque. Elle appelle, par exemple, toute une série de textes de Sartre sur "le trou", depuis celui de l'origine jusqu'à celui de la fin. Cette photo est même une mise en abîme du trou avec des bords successifs emboîtés les uns dans les autres : le cadre rectangulaire de la photo, une fenêtre qui s'ouvre, puis un disque clair sur fond sombre, disque qui déborde du rectangle, que le rectangle ne peut contenir, un rond comme ce qu'on peut voir dans un microscope ou encore le trou de la serrure pour revenir à Sartre. Au centre ou plutôt légèrement décalé du centre, ce triangle (féminin, triangle pubien) lui même composé de deux parties, l’une remplie d'objets flexueux, l'autre de ronds. Ce triangle fusionnel, origine et fin, Eros et Thanatos.


RC : Comment se déclenche ensuite le processus créatif ?


LD : C'est très impulsif ; ma réponse à ta première question est une réponse après coup. J'étais d'abord sur le coup d'une émotion et le processus créatif s'est sans doute enclenché pour me libérer d'une angoisse, pour essayer de donner du sens, pour relier sensation et sentiment, le corps et le mental. Tout ça de manière inconsciente. Si j'avais été conscient, je serai passé immédiatement à l'étape 2 de ma création, à ces gravures "radicales" d'un rond ou d'un triangle foncé à bords nets dans un grand cercle débordant le cadre et avec ce remplissage du vide par un "objet" à contour flou. Quelque chose qui m'évoque la mandorle, l'amande mystique, telle qu'on peut la voir au tympan des églises romanes. Au lieu de cela, j'ai été partagé entre l'image du trou et l'image du contenu central. J'ai cherché à montrer ce triangle fusionnel que j'ai en fait brisé en ces parties et j'ai brouillé, caché, masqué le vide par cette écharpe rouge. Après t'avoir montré ce premier essai, j'ai pris conscience et j'ai "accepté" de voir et je suis passé à ces deux "papyrogravures". J'ai ensuite ressenti le besoin d'enrichir la matière, de re-masquer sans doute un peu mais en même temps ré-employer le résidu du premier essai et ré-introduire ainsi une certaine représentation de la partie centrale, une sorte d'acceptation du sens.


RC : A partir de quel moment te déclares-tu satisfait de ce que tu as fait ?


LD : Je ne sais pas si je me déclare satisfait. Si tu penses ce processus comme une pulsion, à un moment elle est apaisée, la tension est retombée, je vais marquer un arrêt mais il y aura une suite, j'ai en projet une gravure au burin et là je suis plutôt dans une sorte de défi technique, traduire à l'aide de traits incisés quelque chose de doux, le souvenir du paradis perdu !


RC : Pourquoi as-tu choisi ces différentes techniques et que t'apportent-elles ?


LD : Voilà une question que je ne m'étais pas posée ! Toujours dans l'après coup, j'ai envie de dire que le choix de la linogravure à taille perdue était une volonté inconsciente de maîtriser, de refuser l'émotion. La papyrogravure introduit de l'in-maîtrisable. L'"objet à contour flou" se crée tout seul en quelque sorte. Il est le résultat des porte-à-faux du rouleau encreur et de la souplesse du coussin de feuilles sur lequel est posée la gravure au moment de l'encrage. Dans la dernière série j'ai utilisé une feuille de plastique mince (sachet dans lequel on emballe les fruits et légumes dans les supermarchés). C'est cette feuille qui porte l'encre. L'encrage se fait sur les matrices précédentes qui sont aussi ou non utilisées au moment du passage sous la presse. Toute une cuisine avec quelquefois plusieurs passages, des superpositions, le plaisir sensuel pur.


RC : Qu'entends-tu par "mots graphiques" ?

 

LD : Tu abordes là une question qui a à voir avec le langage. J'ai été interpellé par des écrits de Claude Lévi-Strauss qui considère que la peinture n'est pas un langage car il n'y a pas, selon lui, de double articulation dans la peinture, comme il y en a dans le langage articulé ou dans la musique. A mon avis (mais j'ai besoin d'y réfléchir encore beaucoup !), la double articulation est une contrainte de l'espace unidimensionnel dans lequel se déroule le discours. Dans l'expression graphique, on a l'impression qu'on travaille dans un espace bidimensionnel. C'est une illusion. Dans les arts graphiques, ce qui joue le rôle du temps du discours c'est le pouvoir de résolution. Une image se lit du pouvoir de résolution le plus grossier, la composition, au pouvoir de résolution le plus fin. C'est cette lecture qui segmente l'image et fait apparaître la double articulation.

 

RC : je voudrais que tu m'expliques davantage ce passage, parce que je ne comprends pas bien.

 

LD : Je relis rapidement Regarder écouter lire de Claude Lévi-Strauss et je me rends compte qu'il dit qu'une double articulation peut aussi exister en peinture mais je suis persuadé avoir lu aussi que selon lui il n'y en avait pas. A retravailler donc !
La "double articulation" en linguistique concerne initialement :
      - une première articulation, les morphèmes (unités minimales de signification) et
      - une seconde, les phonèmes (unités minimales distinctives).
Cela suppose d'abord une discrétisation du continuum phonique, la création d'unités discontinues (les phonèmes) puis une combinatoire de phonèmes. Dans le texte de Claude Lévi-Strauss que je viens de parcourir, Claude Lévi-Strauss étend cette notion de double articulation à des niveaux supérieurs en considérant La Recherche de Proust comme un collage "de morceaux écrits dans des circonstances et des époques différentes. Il s'agit pour l'auteur de les disposer dans un ordre satisfaisant" [etc.] ( En regardant Poussin I). Plus loin, il dit : "cela existe aussi en peinture" ( En regardant Poussin II). Et il parle des personnages de la Grande Jatte de Seurat. Pour lui (Claude Lévi-Strauss) le collage est un collage bidimensionnel d'éléments bidimensionnels.
Pour moi (pas seulement pour moi, il y a des travaux d'analyse d'image qui envisage un "scale-space" dont je m'inspire dans cette réflexion), une image peut être segmentée (strictement par une méthode mathématique, pas seulement à l'oeil) c'est-à-dire décomposée en unités discrètes assemblées en unités plus grosses. On peut établir une décomposition hiérarchisée qui correspond pour moi à cette double articulation. C'est quelque chose que j'ai abordé dans un article de mon blog le 04 12 2009 ). On obtient cette décomposition en étudiant la montagne des gris sur des images plus ou moins floutées. Une image très floutée est une image à mauvais pouvoir de résolution, une image peu floutée est à un meilleur pouvoir de résolution. C'est donc ce degré de flou qui joue le rôle du temps du discours. Une image n'est pas un collage d'éléments bidimensionnels, une image est un déploiement d'une singularité, finalement une image est composée d'éléments décomposables en éléments. Je ne sais pas si j'ai réussi à éclaircir mon discours !

Maintenant, j'ai envie de te poser à toi ces mêmes questions ...

 

Dans le prochain article, la suite de notre discussion, avec mes réponses...

          linogravure de Lucien                                                papyrogravure                                            film plastique

lotus sacrés

Lotus sacrés 35, ma photographie


l'article de Lucien sur son blog

Lotus sacrés  35 sur Trottoir bleu

 

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Des galeries en général et de la biennale de Belleville en particulier

galerie

J’ai appris récemment que le quartier de Belleville se voyait depuis peu doté de nouvelles galeries, potentiellement novatrices, puisque décalées par rapport à leurs grandes sœurs du Marais ou de Saint Germain des prés, et, dans mon esprit, peut-être encore un peu en dehors du sacro-saint marché de l’art…. Celles-ci organisent une biennale en ce moment. Me voilà donc partie avec une amie pour l’autre bout de Paris.

Et comme souvent, ces visites se révèlent pour moi une véritable épreuve. D’abord, rien ne me touche vraiment de ce que je peux voir : par exemple, deux petites aquarelles légèrement sales, cachées derrière un tissu brodé d’une tour Eiffel, une installation consistant en des amoncellements d’objets enveloppés de papier kraft, chacun d’eux comprenant une étiquette répertoriant le contenu (finalement, à ce moment-là, nous avons tout de même eu un moment de vraie joie…), une autre  présentant le double du bureau de l’accorte secrétaire qui dit toujours bonjour dans les galeries....Complètement déboussolées, nous avons même cru que la galerie d’à côté en pleins travaux nous présentait l’installation la plus réussie car la plus vivante de toutes…(voir l’illustration). Dans un dernier lieu, tout de même, l’artiste expose cette fois un travail vraiment personnel, consistant en de grandes aquarelles, sortes de collages un peu surréalistes : pas extraordinairement enthousiasmants pour moi, mais au moins quelque chose dont je peux comprendre la finalité artistique : même là, on a l’impression que l’artiste s’est cru obligé de rajouter une vidéo et une installation en plus de ses peintures. D’autre part, le carton d’invitation consiste dans un beau portait photographique en noir et blanc de l’artiste : somme toute, l’œuvre d’art ne semble pas se suffire à elle-même.

Et alors, à chaque fois, je me torture l’esprit : le galeriste qui expose les emballages kraft, pense-t-il vraiment et sincèrement que c’est beau, à tel point qu’il est capable d’investir et de perdre peut-être de l’argent là-dessus ? Suis-je complètement aveugle ? Aussi aveugle que les gens du XIXème siècle qui pleuraient de rire ou partaient scandalisés lorsqu’ils découvraient les Impressionnistes ? Quel rapport peut-il exister entre ce que je peins, ce que je photographie, et ce que les marchands considèrent comme de l’art ?

Heureusement, dans les rues alentour, sur les murs de Belleville, éclatent en mille formes et couleurs une énergie créatrice que je sens beaucoup plus proche de moi…

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pourquoi "les mots plastiques" ?

plastique

Sur Trottoir bleu, le blog que je partage avec Emmanuelle Vial, au gré des commentaires, j’ai pris l’habitude d’échanger à propos de sujets artistiques qui me tiennent à cœur. Cette réflexion, je voudrais la poursuivre et l’enrichir ici, dans une espèce de journal d’atelier.

Voilà bien un paradoxe, et presque une contradiction : en effet, si j’ai choisi de créer des images, c’est assurément parce que j’estimais que le mot ne pouvait me convenir comme médium : il s’insère dans un système discursif, ce que Saussure appelle la chaine des signifiés. La première conséquence en est que le langage ne se comprend qu’avec du temps, le temps de lire, le temps d’écouter. A contrario, l’image se donne à voir d’un seul coup d’œil, en un instant. Elle fait appel d’abord directement à nos sens et suscite normalement une émotion esthétique. Je dois avouer au passage que c’est une des raisons pour lesquelles l’art conceptuel me laisse froide… Il faut réfléchir avant d’apprécier. Devant une toile, je suis émue (ou pas…) d’abord, puis je peux éventuellement ensuite me demander pourquoi.

Mais surtout le mot est pour moi une espèce de filtre que nous plaquons sur la réalité, qui nous empêche de la voir telle qu’elle est. Ainsi quand nous passons à côté de la table de la cuisine, nous ne la contemplons presque jamais pour elle-même : elle est transparente, elle sert, elle est utile, pour s’y appuyer quand on mange, mais elle n’a la plupart du temps pas d’existence propre… je voudrais réhabiliter les tables, tous les objets de notre quotidien, repeupler ce monde fantomatique qui se contente d’être désigné…

Alors pourquoi tout ce bavardage ? Et bien justement car j’aime forcément me contredire ! (une des bonnes façons de lutter contre les mots, avec les oxymores, que j’apprécie tellement-voir la définition-)…Et puis, même s’il y a deux moments où devant une image rien n’est mieux que  silence : le temps où on la crée, le temps où on la regarde, il reste que chaque fois que je prends un pinceau, que j’appuie sur le déclencheur, j’opère des choix, et que de cela on peut discuter.



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