Je n'ai jamais peint auparavant un tableau qui avance si lentement ! Tout, de plus, reste encore modifiable... Aujourd'hui, après avoir un peu travaillé les tons chair, je pose le vert du gazon, afin de mesurer l'impact des blancs, très importants pour moi dans cette image. Je frotte le pinceau sur la toile, de façon à éviter l'aplat mort, et à créer une sorte de densité proche de l'herbe.
Evidemment je me pose des questions sur cette figuration très "figurative", tout d'un coup, dans mon travail. Bon, je laisse faire, car de toutes façons je n'ai pas l'impression d'avoir trop le choix... J'ai envie de trouver une forme de hiératisme dans les silhouettes, un peu comme dans la représentation égyptienne.
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Dupuy Armand (jeudi, 27 octobre 2011 08:22)
On pourrait peut-être dire d'un tableau qu'il est réussi dès lors qu'il ouvre un questionnement - c'est-à-dire qu'il invente un espace où douter. Ce tableau, qu'il finisse à la poubelle ou sur le mur d'un collectionner est donc une réussite (à mes yeux!). Et depuis les premières images de cette toile, je suis sensible, moi aussi, à "l'impact des blancs", mais sans savoir quoi faire ni comment penser ces blancs.
Raphaële (samedi, 29 octobre 2011 12:04)
> Il y a deux faces à cette question, il me semble, Armand, celle de l'auteur, et dans ce sens-ci je te donne parfaitement raison, le doute est un signe que quelque chose est en train de se passer, et celle du récepteur : là, ce que je voudrais provoquer n'est pas un doute, mais carrément, un "renversement des valeurs" comme dirait notre ami Nietzsche, ou une sorte de conversion ! :-))) En gros il me semble que le résultat doit s'imposer comme une évidence, ou...ce sera, comme tu l'as dit très justement, la poubelle...