Je suis toujours impressionné par les gestes précis de peintres. Le pinceau touche la toile sans plus de complication que lorsqu'il retourne au pot de peinture.
Un commentaire un peu en marge, mais l'idée m'est venue ce matin : Cette série "Jardin d'Eden"pourrait s'intituler "Pour faire le portrait du Serpent", en paraphrasant Jacques Prévert ...
#3
Raphaële(vendredi, 19 août 2011 10:19)
> Armand, l'un de mes grands "dogmes" sur la peinture, c'est qu'il faut, au moment où l'on est dans le faire, se débarrasser de toute idée de réussite, se laisser aller à la générosité de
rater...Et puis, c'est ça que j'aime dans la peinture, le fait que le geste aussi est important : le muscle du bras, le pinceau choisi comptent autant, sinon davantage, que l'intention.
> Eh bien, Lucien, ça ne m'irait pas, car pour moi, le serpent est PARTIE INTEGRANTE du paradis, et comme tel parfait, tant qu'il reste à sa place : le péché originel, c'est aussi lui donner trop
d'importance...
On sent que le geste est lavé de cette idée de réussite. Il y a ce lâcher prise qu'on sent bien et qui donne cette impression de précision. Je ne sais pas si tu montes toi-même tes toiles, mais je
sais que, pour de nombreux peintres, le travail commence là. Dans cet effort physique, avec ses muscles, surtout quand il s'agit de grandes toiles.
#5
Dupuy Armand(vendredi, 19 août 2011 11:10)
Le plus impressionnant, je trouve, c'est pour la partie gauche, en bas du tableau. Tu as des gestes de calligraphe.
Je n'ai pas dit ce que tu me sembles interpréter : je pensais à cette question du réel et à nos discussions sur le sujet, le motif. Pour peindre un oiseau, dit Prévert, il faut peindre une cage et
tout ce qui peut plaire à l'oiseau et si c'est réussi, l'oiseau arrivera, comme un cadeau et il ne reste plus qu'à arracher délicatement une plume de l'oiseau pour signer le tableau...
#7
Raphaële(vendredi, 19 août 2011 19:10)
> Oui, tout-à-fait, Armand, je tends mes toiles et les prépare moi-même aussi. Quant au lâcher-prise, c'est un doux combat de tous les instants : il ne faut surtout pas croire y être arrivé !
:-)
Ce qui ne se voit pas sur la vidéo, et qui explique en partie ce geste, c'est que je suis en train de regarder la photo-document en même temps que je peins : on l'aperçoit posée par terre à
droite.
> Je comprends mieux ce que tu veux dire, Lucien, maintenant ! Tant que le serpent ne devient pas le motif du tableau...
#8
Dupuy Armand(vendredi, 19 août 2011 21:20)
si si, j'avais bien noté la présence de la photo... mais pas su premier coup!
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armand dupuy (vendredi, 19 août 2011 07:15)
Je suis toujours impressionné par les gestes précis de peintres. Le pinceau touche la toile sans plus de complication que lorsqu'il retourne au pot de peinture.
Lucien (vendredi, 19 août 2011 09:47)
Un commentaire un peu en marge, mais l'idée m'est venue ce matin : Cette série "Jardin d'Eden"pourrait s'intituler "Pour faire le portrait du Serpent", en paraphrasant Jacques Prévert ...
Raphaële (vendredi, 19 août 2011 10:19)
> Armand, l'un de mes grands "dogmes" sur la peinture, c'est qu'il faut, au moment où l'on est dans le faire, se débarrasser de toute idée de réussite, se laisser aller à la générosité de rater...Et puis, c'est ça que j'aime dans la peinture, le fait que le geste aussi est important : le muscle du bras, le pinceau choisi comptent autant, sinon davantage, que l'intention.
> Eh bien, Lucien, ça ne m'irait pas, car pour moi, le serpent est PARTIE INTEGRANTE du paradis, et comme tel parfait, tant qu'il reste à sa place : le péché originel, c'est aussi lui donner trop d'importance...
Dupuy Armand (vendredi, 19 août 2011 11:05)
On sent que le geste est lavé de cette idée de réussite. Il y a ce lâcher prise qu'on sent bien et qui donne cette impression de précision. Je ne sais pas si tu montes toi-même tes toiles, mais je sais que, pour de nombreux peintres, le travail commence là. Dans cet effort physique, avec ses muscles, surtout quand il s'agit de grandes toiles.
Dupuy Armand (vendredi, 19 août 2011 11:10)
Le plus impressionnant, je trouve, c'est pour la partie gauche, en bas du tableau. Tu as des gestes de calligraphe.
Lucien (vendredi, 19 août 2011 12:10)
Je n'ai pas dit ce que tu me sembles interpréter : je pensais à cette question du réel et à nos discussions sur le sujet, le motif. Pour peindre un oiseau, dit Prévert, il faut peindre une cage et tout ce qui peut plaire à l'oiseau et si c'est réussi, l'oiseau arrivera, comme un cadeau et il ne reste plus qu'à arracher délicatement une plume de l'oiseau pour signer le tableau...
Raphaële (vendredi, 19 août 2011 19:10)
> Oui, tout-à-fait, Armand, je tends mes toiles et les prépare moi-même aussi. Quant au lâcher-prise, c'est un doux combat de tous les instants : il ne faut surtout pas croire y être arrivé ! :-)
Ce qui ne se voit pas sur la vidéo, et qui explique en partie ce geste, c'est que je suis en train de regarder la photo-document en même temps que je peins : on l'aperçoit posée par terre à droite.
> Je comprends mieux ce que tu veux dire, Lucien, maintenant ! Tant que le serpent ne devient pas le motif du tableau...
Dupuy Armand (vendredi, 19 août 2011 21:20)
si si, j'avais bien noté la présence de la photo... mais pas su premier coup!