Quelques bonnes émotions à cette exposition du Grand Palais, des découvertes : par exemple ces séries de lithographies, que Redon appelle des « noirs », et qui font référence à Rembrandt, à Goya. La lumière y est souvent tranchée, le noir, évidemment très présent, créant une atmosphère surréelle, que j’ai particulièrement appréciée dans les recueils consacrés à la Tentation de saint Antoine de Flaubert. On est loin de la joliesse plaisante des pastels couleurs du Musée d’Orsay que je connais et aime depuis mon adolescence…Les dessins sont étonnants par le mélange de traits finement ciselés et de matières cotonneuses, sans contours définis. Une contradiction apparente qui saisit l’œil. Tout le premier étage réserve de bonnes surprises.
En revanche, le rez-de-chaussée m’a un peu déçue. D’abord, une salle pleine de bouquets pour moi sans beaucoup d’intérêt, mais qui devaient plaire à la bourgeoise…Quelques tableaux à l’huile un peu lourds, un portrait, un paysage…D’autres esquisses qu’on aurait mieux fait de garder dans des placards – cette manie de conserver soigneusement tous les rogatons des artistes, sans utiliser son sens critique ! En revanche, les panneaux décoratifs m’ont plu, par leur liberté, par la qualité des recherches de couleurs, et puis par les rapprochements qu’on peut établir avec les Nabis. Et restent dans ma mémoire deux superbes hommages à Gauguin… Je n’aurais jamais fait le rapport entre les deux peintres, mais si pourtant… Intéressant de tisser toutes ces filiations entre artistes, alors que je considérais auparavant Redon comme un ovni : le style de chacun se définit par affinités et différenciation d’avec ses pairs…Je me demande ce qui va devenir Redon dans ma peinture…
Présentation de Redon avec des reproductions
Le site des RMN avec des commentaires sur certaines
oeuvres, et une vidéo sur la lithographie
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